Fallstaf : le métal à cuivres renaît à Montréal avec Ode to the Dead

Quinze ans après leur premier album, les pionniers du « brass metal » montréalais refont surface. Le groupe Fallstaf, reconnu pour son mélange explosif de riffs lourds et de cuivres grondants, s’apprête à lancer Ode to the Dead le 14 novembre 2025, un disque aussi puissant qu’introspectif. Ce retour n’a rien d’un simple coup d’éclat : c’est une véritable résurrection artistique et humaine.

Nés dans la métropole québécoise, les membres d  e Fallstaf ont bâti leur identité sur une idée audacieuse : fusionner le métal avec des instruments à vent, notamment le trombone. Cette signature sonore leur a valu une place à part dans la scène alternative nord-américaine. Leur premier album, Bastard Sons of a Pure Breed (2011), avait marqué les esprits par son originalité et son énergie brute, un groove agressif teinté d’humour noir et d’une joyeuse anarchie. Mais après cette première salve, le groupe s’est effacé dans un long silence.

Ce silence s’explique en partie par le drame qui a frappé le chanteur et fondateur Iann, victime d’un grave accident en 2016. Entre convalescence, doutes et remises en question, la musique a pris un autre sens : celui de la survie. Ode to the Dead naît de cette période d’introspection. Comme le confie le groupe, « nous n’avons pas fait cet album pour impressionner qui que ce soit ; nous l’avons fait parce qu’on s’ennuyait de cette énergie, de ce lien qu’on ne retrouve que dans la musique ».

Produit par Kevin Jardine (Slaves on Dope, Uplift Recording Studio), l’album explore les zones sombres de l’expérience humaine : la perte, la maladie, la mémoire, la rédemption. Chaque morceau semble être une catharsis. « Sunless Friday » évoque l’accident du chanteur et le combat pour se reconstruire. « Battered Soul » plonge dans la douleur du suicide et du deuil. « The Burden » parle du fardeau du cancer, tandis que « Under the Same Sky » s’ouvre sur une vision plus universelle, rappelant que malgré les conflits et les divisions, nous partageons tous le même ciel. Le single « Bastard Son », déjà disponible, met en scène un père tueur à gages s’adressant à son fils, un récit noir porté par une musique tendue et viscérale. Le tout témoigne d’une écriture plus mature, à la fois cinématographique et profondément humaine.

Sur le plan sonore, Fallstaf ne renie pas ses racines mais affine sa formule. Les guitares demeurent massives, la batterie martiale, mais les cuivres gagnent un rôle central, presque narratif. Loin du simple effet de style, ils ajoutent une dimension dramatique à l’ensemble, comme une extension émotionnelle de la voix. Le groupe parle d’un son « plus mélodique, plus réfléchi, mais toujours viscéral », et cette évolution se ressent : Ode to the Dead semble osciller entre la rage contenue et la mélancolie lucide.

Visuellement, l’univers du disque prolonge cette dualité. La pochette, imaginée par Iann, superpose un crâne à des motifs organiques pour symboliser le contraste entre mort et renaissance, entre obscurité et lumière. Même le support de sortie est singulier : une clé USB en forme de cercueil, édition limitée, clin d’œil au côté théâtral du metal et à l’humour noir caractéristique de Fallstaf. Cette approche, à la fois artisanale et provocatrice, illustre bien l’esprit du groupe : ne jamais faire comme les autres, mais toujours avec sincérité.

Dans le paysage du métal québécois, souvent tiraillé entre influences francophones, anglophones et internationales, Fallstaf occupe une place à part. Leur retour rappelle que la créativité ne se mesure pas à la vitesse de production, mais à la capacité de se réinventer. Ode to the Dead n’est pas seulement un nouvel album : c’est un exutoire collectif, le fruit de l’amitié et du temps retrouvé.

Pour les amateurs de métal à l’âme profonde, ce disque s’annonce comme un événement. La sortie du 14 novembre sera suivie d’une tournée dont les détails doivent être dévoilés sous peu. En attendant, le single « Bastard Son » est disponible sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=PF5r5fgWS6w

Pour suivre les nouvelles du groupe, visitez leur page officielle :
https://www.facebook.com/fallstafmontreal

Fallstaf revient plus fort, plus humain et plus authentique que jamais. Quinze ans après leur premier cri, ils transforment le métal en catharsis, les cuivres en souffle vital et rappellent à tous que, même dans la mort, il peut y avoir une ode à la vie.
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